CICATRICES CHÉLOÏDES et HYPERTROPHIQUE
(keloids, hypertrophic scars)

Ces lésions fibroblastiques bénignes mais indésirables font suite à des traumatismes divers, qu'ils soient "volontaires" (exérèse, thoracotomie, césarienne, vaccin, piercing...) ou non (brulûres, acné sévère...)
Les
particularités cliniques et évolutives sont résumées plus bas.
Traitement : il dépend de la localisation et de l'inconfort lié à la lésion.
Pour la quasi-totalité des chéloïdes,
la reprise chirurgicale est déconseillée : la récidive voire l'aggravation sont la règle. On proposera :
-
cryothérapie répétée,
- injection
in situ d'un corticoïde retard à l'aiguille (triamcinolone acétonide DCI 40mg/ml), renouvelée selon la réponse
(prudence chez l'enfant ou l'adolescent, risque d'atrophie ou de vergétures péri-lésionnelles),
- vêtement, pansement ou clip de compression,
- massage-pétrissage fort par le patient quelques minutes par jour,
- rarement, association chirurgie + curiethérapie interstitielle immédiate,
- des plaques souples de silicone maintenues 24h/24 par adhésif sont disponibles; l'efficacité réelle du silicone est contestée, ou tout du moins non expliquée (effet occlusif ?)
En conclusion, il est important de peser l'indication d'exérèse d'une lésion bénigne ou jugée "inesthétique" par un patient, s'il s'agit des épaules, de la région pectorale et pré-sternale, du dos. Informer le patient du risque cicatriciel chéloïdien imprévisible, et ce malgré la qualité technique du geste opératoire.

Sommaire...




Lésion n°1:
région pré-sternale, survenue plusieurs mois après exérèse-suture d'une tumeur cutanée bénigne. Prurit important.
Cicatrice chéloïde : elle survient de façon retardée et déborde les limites de l'exérèse ou de la blessure ("pattes de crabe"). Le nodule reste érythémateuse et tend à s'épaissir avec les mois.
Les zones les plus à risque sont: haut du dos, épaules, sternum +++
Le prurit est souvent important.


Lésion n°2: cicatrice chéloïde nodulaire. Les chéloïdes sont classiquement plus fréquentes chez le sujet à peau génétiquement pigmentée.


Lésion n°3: cicatrice hypertrophique. Moins "aggressive" que la chéloïde, peu prurigineuse, elle suit de près le traumatisme initial, ne s'étend pas en surface. Elle amorce un aplanissement en plusieurs mois. Surveillance, abstention thérapeutique le plus souvent.

Lésion n°4: cicatrice hypertrophique.

Voir ci-dessous l'aspect après 5 mois d'application permanente d'un pansement siliconé.

Lésion n°4: au 5ème mois de traitement occlusif par pansement siliconé : aplanissement et palissement.


Lésion n°4: aspect à 2 ans.


(C) E. PIERARD
http://dermatologie.free.fr

 




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