Cet épaississement cutané
(peau quadrillée et grisâtre) fréquent aux jambes peut siéger
à l'avant bras, en région latéro cervicale, aux bourses
ou aux grandes lèvres... Le plus souvent idiopathique, la cause initiale peut être une banale
xérose constitutionnelle,ou une xérose provoquée par des
facteurs climatiques / l'usage de gel moussant trop détergent, un eczéma
(par ex. au cours de l'eczéma atopique: on parle alors de lichénification
secondaire). Le prurit auto-entretient la lichénification, le cercle
vicieux est bouclé.
A discuter: un psoriasis peut être prurigineux mais sa bordure est plus nette, le centre
plus hyperkératosique, rechercher d'autres plaques à distance
(voir photo en bas de page).
Une mycose dermatophytiqueprésente une bordure vésiculeuse nette, un caractère
circiné extensif, une tendance à la guérison centrale.
Dans le doute, et si un dermocorticoïde a été appliqué
ce qui modifie l'aspect clinique typique, réaliser un grattage de squames
pour examen mycologique. Traitement:
- toilette avec un pain surgras, application large d'émollients (p.ex
lait à l'urée 10%, cold cream...)
- initialement, application le soir d'un dermocorticoïde puissant en pommade,
jusqu'à normalisation de l'épaisseur cutanée, espacement
progressif; préparation grasse ichtyolée à 3% Sommaire...
Ci-dessous : pour comparatif, plaque de psoriasis prurigineux et lichénifié (jambe).
La base est nettement érythémateuse, l'hyperkétatose
plus épaisse. Au centre, des érosions à disposition
linéaire témoignent du prurit important (excoriations
causées par la démangeaison). Les lésions
élémentaires érythémato-squameuses en
bordure à droite permettent le diagnostic.
Associer un dermocorticoïde de classe 1 en pommade (p.ex. bétaméthasone
dipropionate DCI) et des émollients
en phase d'attaque, relayé par un topique au calcipotriol
DCI ou au dioxyanthranol DCI (cignoline).
