MÉLANOME de type SUPERFICIEL

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(spreading superficial melanoma SSM)

Cette lésion acquise est d'emblée suspecte car elle regroupe plusieurs critères de la règle du "ABCDE" :

A : asymétrie générale des contours (gauche/droit) et du pigment (la couleur noire prédomine dans la partie haute)
B
: bords irréguliers, nettement festonnés à gauche
C
: couleurs multiples (brun, rouge, noir, grisâtre), de répartition anarchique
D
: diamètre supérieur à 8 mm
E
: non observé ici, correspond à un érythème persistant périphérique (pour certains E= évolutivité ).
Le pronostic est corrélé à l'indice de Breslow (ici 0,7 mm considéré comme favorable), c'est-à-dire à la distance à l'examen histologique entre les cellules malignes mélanocytaires la plus superficielle et la plus profonde.
Le traitement curatif du mélanome est chirurgical. Après l'exérèse, une 2ème intervention permet d'élargir la marge de sécurité en fonction de l'indice de Breslow (IB) :1 cm si IB < 1mm, 2 cm si IB entre 1 et <=2 mm, 3 cm si IB >2 mm (pour certains 3 cm n'apporterait pas de gain en terme de survie).
L'extension du mélanome est appréciée à ce stade par l'examen ganglionnaire complet, un examen général. En l'absence de signe d'appel, les examens complémentaires utiles sont une
radiographie thoracique et une échographie abdominale, qui serviront de référence.
Classification européenne :
stade I : mélanome primitif
stade II : mélanome régional (métastases en transit ou atteinte ganglionnaire)
stade III : mélanome disséminé (métastases à distance)
Traitements adjuvants :
Stade I : aucun (surveillance à vie)
Stade II :
- métastases en transit :
chirurgie ++ en priorité, +- thermochimiothérapie, +- chimiothérapie
- atteinte ganglionnaire :
curage chirurgical +++. L'interféron alpha2b à très hautes doses permettrait un léger gain de survie sans modifier le taux de mortalité global (à mettre en balance avec la baisse de qualité de vie due aux effet secondaires)
Stade III : en fonction du nombre et de la localisation des métastases, de l'état général du patient, des thérapeutiques déjà utilisées, on recourt à la chirurgie (métastase unique ou accessibles), la chimiothérapie (dacarbazine DCI, fotemustine DCI, cisplatine DCI, vindesine DCI...), la radiothérapie (os, ganglions, peau, cerveau), l'interferon alpha2... Des nouvelles thérapeutiques sont en cours d'évaluation (immunothérapie).
Dépistage : l'examen clinique de la fratrie et des enfants du patient est conseillé, à la recherche de lésions mélanocytaires suspectes.

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Notes à l'usage du grand public : des idées reçues qui tuent ...

On entend souvent dire autour de soi qu'opérer un "grain de beauté" risque de le faire dégénérer. Combien de patients sont morts à cause de cette idée reçue !...
En raison de cette crainte, ils ont tardé, et tardé encore à consulter. Pendant ce temps, il y a risque d'extension des cellules malignes vers la profondeur, puis vers les ganglions les plus proches. Dès lors, les chances de survie après l'opération chutent nettement.
Un mélanome nodulaire, douloureux ou qui saigne de façon répétée est souvent déjà très évolué. C'est avant qu'il faut agir ! Tout "grain de beauté" qui se modifie , tout nouveau "grain de beauté" en particulier après 30 ans, doivent être montrés à un médecin.
Au total : seule l'ablation précoce d'un "grain de beauté" dégénéré permet de guérir le mélanome.