Le diagnostic doit être évoqué dès
la notion de prurit
familial à recrudescence nocturne. Le délai d'incubation est de 2 à 3 semaines.
Les sillons créés par le parasite
(sarcoptes scabiei
hominis) permettent
d'affirmer le diagnostic (voir clichés 3, 4 et 6). La dermatoscopie montre le sarcopte
à l'extrémité du sillon (voir cliché 5 flèche < et la dernière
photo en bas de page). Traitement
: -
de l'eczéma :
bains antiseptiques (KMnO4, dilué rose pâle
++) de préférence non moussants, émollients , dermocorticoïdes de classe II sur les principales
lésions pendant une dizaine de jours, antibiothérapie per os (pénicilline ou macrolide)
si surinfection (impétiginisation) - de la gale : la guérison est assurée par des mesures
simples et bien codifiées: 1) traitement en même temps de TOUTE la famille, même de ceux qui ne se
grattent pas encore, des sujets contact (boy-friend par ex.), enquête
pour retrouver la source de la contamination. 2) badigeon
CORPS ENTIER,
sauf le visage, en insistant sur les parties les plus atteintes
(mains,doigts), avec une solution scabicide. Sont disponibles :
- lindane DCI : un badigeon pendant une nuit sur peau froide et sèche.
Contre indiqué chez la femme enceinte et l'enfant en dessous
de 2 ans. Ce produit est séduisant par son contact plutôt
court et l'absence d'irritation (n'est plus commercialisé
en France). - benzoate
de benzyle
DCI (ASCABIOL®) : 12 à 24 heures de contact, sauf enfant sous
2 ans et femme enceinte (moins de 12 heures). Certains préconisent
un deuxième badigeon à 24 heures. Ce produit est assez
irritant (cf. évolution). |
|
- esdépalléthrine DCI (SPRÉGAL®) : contact pendant 12 heures,
puis rincer. - A signaler, l'ivermectine
DCI per os qui a reçu l'AMM (par ex.
gale du sujet VIH échappant au traitement local bien conduit,
gale en collectivité). Déconseillé chez la
femme enceinte ou l'enfant < 15 kg. 3) le
lendemain matin, nettoyage
à 60 °C du linge de corps, des draps, taie d'oreiller. La décontamination
plus large (mobilier) n'est habituellement pas nécessaire
: le parasite ne survit pas plus de 48 heures s'il est soustrait
de la "chaleur humaine" ! Evolution : la
gale traitée,
le prurit diminue
nettement sous 24-48 heures, surtout la nuit, puis cède decrescendo
en moins de 15 jours. Ce délai est plus long en cas d'eczématisation
ou de nodules scabieux (verge, fesses, axillaire, aines...);
le prurit résiduel est controlé par des antihistaminiques
sédatifs (hydroxyzine DCI, dexchlorphéniramine DCI), les dermocorticoïdes. Au delà,
surtout si réexacerbation du prurit, s'assurer que le traitement
a été bien compris et correctement fait (dose appliquée,
sur tout le corps, sujets contacts traités etc...), refaire
un badigeon. Le prurit réapparait en 1 à 3 jours en
cas de recontamination. Si le patient est traité par
le benzoate de benzyle DCI, le mettre en garde de ne
pas réappliquer la lotion sans réinfestation certaine
et vérifiée (sillons nouveaux). En effet, ce produit
est irritant et eczématisant par lui même : voyant
le prurit se majorer, le patient peut croire à un échec
thérapeutique (amplifié par l'acarophobie !) et se
rebadigeonner plusieurs fois, tombant dans le cercle vicieux prurit-badigeon-prurit... Sommaire... |